Est-il préférable de consommer bio ou local ?

Afin de privilégier une consommation responsable, durable et respectueuse de l’environnement, il nous faut nous poser cette question : vaut-il mieux consommer bio ou local ? En effet, il n’est pas toujours possible d’avoir les deux alors que faut-il choisir : des produits locaux non bio ou des produits bio venant de loin ? Nous allons faire le point sur tout cela et essayer d’apporter quelques réponses ! 

Consommer bio ou local ?

1.   Consommer bio

Qu’appelle-t-on alimentation biologique 

l’agriculture biologique

Ce sont tous les aliments issus de l’agriculture biologique. Ils s’opposent à ceux issus de l’agriculture dite conventionnelle. C’est une méthode de production qui exclut le recours à la plupart des éléments chimiques utilisés notamment dans l’agriculture intensive et industrielle. Aucun pesticide de synthèse ne peut donc etre utilisé mais des pesticides dits « naturels » sont autorisés comme par exemple le sulfate de cuivre.

Parmi les méthodes utilisées dans l’agriculture biologique, on retrouve :

  • Recours au paillage biodégradable
  • Recours aux cultures qui associent céréales et protéagineux pour optimiser la gestion de la rotation et la production de l’alimentation des animaux.
  • Rotation des cultures pour la régénération des sols
  • Surveillance des rations alimentaires des animaux afin de s’assurer que leur alimentation est adaptée et bien équilibrée
  • Utilisation des ressources naturelles comme le compost ou le fumier en guise d’engrais nature
  •  Utilisation de certaines plantes (surtout à l’état de purin) comme engrais naturels, pesticide, désherbant ou pour lutter contre les indésirables
  • Recyclage des matières naturelles organiques.
  • Introduction d’auxiliaires de culture c’est-à-dire des êtres vivants, comme les oiseaux, les insectes, les champignons afin d’éliminer les ravageurs ou réduire leurs effets
  • Utilisation de pesticides naturels tels que des insectes pour lutter contre certains prédateurs qui ravagent les cultures. Par exemple, les larves de coccinelles, une fois adultes, permettront de débarrasser les jardins des pucerons.
  • Entretien et développement de la biodiversité

Les avantages des produits biologiques

Les avantages sont indéniables pour la santé et l’environnement.

Consommer bio pour sa santé

Des études ont démontré l’impact positif de l’agriculture biologique sur la santé. En effet, il semblerait que les produits issus de l’agriculture biologique aient une meilleure composition nutritionnelle. Quant aux résidus de pesticide, il y a peu de travaux pour l’instant tendant à prouver un vrai impact négatif sur la santé.  

Consommer bio pour l’environnement

Les principes même de l’agriculture biologique implique le respect de la biodiversité, de l’animal, éviter la surexploitation etc. On peut le voir dans la liste des méthodes utilisées dressées ci-dessus.

Il existe un cahier des charges assez stricte qui imposent aux producteurs le respect de critères strictes. Les labels biologiques sont donc un gage de qualité et de respect de l’environnement de par ce cahier des charges. 

Inconvénients

Repérer les vrais produits biologiques

Je ne parlerais pas vraiment d’inconvénients mais actuellement on s’y perd un peu dans le bio. Il devient difficile de repérer les produits bio et non bio du fait de la reprise des codes du bio par toutes les marques. 

En effet, celles-ci ont bien compris que le naturel fait vendre alors on met un peu de vert dans le packaging, on estampille un « origine naturelle » et nous voilà bien embêté pour s’y retrouver. Quelques labels sont à retenir pour s’assurer de l’origine biologique des produits :

  • Le label AB est un des labels les plus présents sur les emballages. Il garantit qu’il s’agit bien de produits issus de l’agriculture biologique c’est-à-dire :
    • Sans engrais ni pesticides
    • Pas d’OGM
    • Sans hormone de croissance
    • Sans traitement antibiotique
logo label AB
  • Le label bio européen doit se substituer peu à peu au label AB mais il est moins contraignant.
logo label bio européen
  • Le Label Bio Cohérence créé en réponse au développement du label bio européen considéré comme trop tolérant. 
    • Interdiction de coexistence entre culture bio et culture non bio
    • Les animaux ont une alimentation produite en local au moins à 50%, à 80% pour les herbivores
    • Aucune trace d’OGM n’est autorisée (contrairement au label européen)
    • Les produits transformés sont composés à 100% d’ingrédients bio
logo label bio cohérence
  • Le Label Eco-cert est une certification reconnue et complète qui allie la réglementation Bio européenne et les règles du commerce équitable. 
    • Le respect de critères environnementaux (Pas d’OGM, certification Bio, maintien de la biodiversité, gestion écologique de l’eau, de l’énergie, des déchets, emballages recyclables…)
    • Le respect de critères sociaux (Horaires, conditions de travail et salaires décents, protection des employés, protection du développement local, accompagnement des producteurs sur du long terme…)
Logo label Eco-cert

Il en existe d’autres mais voici les principaux qui vous permettent déjà de mieux vous y retrouver !

Un prix plus élevé pour les produits biologiques

Les rendements de l’agriculture bio sont en général inférieurs à ceux du conventionnel, ce qui entraîne des coûts d’exploitation et de vente plus élevés. Ainsi, consommer bio coute cher ce qui est souvent un frein à l’achat mais en cherchant on peut trouver des enseignes ou magasins pratiquant des prix plus raisonnables.

Par ailleurs, peut-être est-ce l’occasion de repenser son alimentation ? Consommer plus de bio et moins d’industriels par exemple ? En achetant moins de produits transformés, on peut avoir le budget pour des fruits et légumes bio. Il peut être intéressant au démarrage de faire le tour des supermarché et épiceries bio pour comparer les prix. 

Enseignes en ligne
  • En gros conditionnement, j’aime beaucoup Greenweez qui propose beaucoup de choix de formats familiaux. Un investissement au démarrage mais ça dure des mois quand on a la place de les conserver. 
  • On peut aussi miser sur des enseignes en ligne type LaFourche, Kazidomi ou Aurore Market, qui fonctionnent toutes par abonnement annuel. Ce système vous permet de faire de belles économies sur le long terme. A vérifier en fonction de vos besoins, s’il l’abonnement est rentable pour vous. A savoir qu’Aurore Market et La Fourche propose un programme pour les personnes ayant peu de ressources.
Supermarchés

Je vais aussi parler des enseignes de la Grande Distribution. Je suis contre le bashing de ces enseignes. Bien sûr qu’il vaut mieux privilégier les petits producteurs, ne serait-ce qu’humainement parlant, on crée du lien, on soutient et on mange de qualité. Mais nombreuses sont les personnes à ne pas pouvoir fonctionner comme ça pour des raisons pratiques ou financières. Et puis, n’oublions pas que tous ces supermarchés recrutent un paquet de salariés ! Basher la grande surface, c’est aussi les basher eux, je ne trouve pas cela très correcte.

Limitons les supermarchés oui, mais je comprends aussi ceux qui n’ont pas d’autres solutions. Et il s’avère qu’on trouve de beaux rayons bio à faible cout dans certaines enseignes. Je pense notamment à Leclerc qui a par ailleurs un joli rayon de vrac. Mais également à Lidl où j’ai travaillé pendant 5 ans. Ils sont imbattables sur les prix du bio et les produits sont vraiment bons. Alors oui privilégions les petits commerçants et producteurs locaux mais arrêtons de juger systématiquement les personnes qui vont au supermarché ! 

La distance

Parfois pour pouvoir consommer bio, on est obligé de prendre des produits venant de très loin ce qui fait que finalement ce produit aura un impact environnemental négatif par la longue distance qu’il aura parcouru. 

2 – Consommer local

Que signifie manger local ?

Souvent associé au circuit court, manger local a droit a son petit nom : il s’agit de locavorisme (je viens de découvrir ce terme !) ou mouvement locavore qui prône la consommation d’aliments produits dans un rayon allant de 100 à 250 kilomètres maximum autour de chez soi.

Un circuit court est un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit :

  • par la vente directe du producteur au consommateur
  • par la vente indirecte à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire

Avantages

Un peu d’humanité ! 

Je crois que le premier avantage est humain. On crée du lien avec son producteur, son petit commerçant. C’est ce que tue peu à peu les hypermarchés. On déshumanise completement les emplettes. Ça en arrange certains mais quand on y bosse, être traité par le client comme une machine est très désagréable.

C’est ce qui me plaisait dans mon boulot, je travaillais dans un petit magasin où les clients venaient aussi pour papoter. On retrouvait tous les jours nos habitués, nos petits retraités, on s’échangeait les dernières nouvelles ou des astuces. Même si ce boulot me faisait courir, j’essayais autant que possible de continuer à converser avec les clients. Pour beaucoup de personnes en effet, il s’agit de leur seul lien social.

Et c’est ce que je recherche aujourd’hui dans ma consommation. Je vais encore chez Lidl parce que c’est une enseigne que j’apprécie, où j’y ai mes habitudes, des petits magasins, un choix de produits raisonnables et de bons prix. Et j’y ai d’anciens collègues donc c’est l’occasion d’aller boire un café à la pause 😉 Mais j’ai plus de mal avec les hypers marchés, avec cette déshumanisation, ce débordement de choix. Revenons à plus de simplicité, à plus d’échanges.

Et pour cela, ma petite épicerie bio à côté de la maison est parfaite, c’est un endroit convivial où l’on se sent bien. J’ai aussi hâte qu’on trouve le temps de se balader dans les environs pour chercher des producteurs locaux afin de privilégier les circuits courts. Nous avons par exemple ici dans la région paloise La cueillette de l’Aragon qui permet d’aller ramasser directement ses légumes. Un endroit super où les enfants aiment beaucoup aller.

J’aimerais à terme ne plus aller du tout en supermarché mais seulement chez les petits commerces et producteurs pour mes achats quotidiens, retrouver ce lien social dont nous avons tant besoin.

Soutien aux petits producteurs

Et oui, ces petites productions de fruits et légumes ont plus besoin de nous, de notre argent, de notre soutien que les gros vendeurs, surtout en ce moment. Alors si on peut les soutenir à notre niveau en étant des clients réguliers, en les faisant connaitre quand on est satisfait, en laissant des avis positifs sur Google, et bien autant le faire. C’est fou mais les avis Google sont devenus très importants. Or quand on est satisfait d’un produit ou d’un service, on ne pense malheureusement pas toujours à le faire savoir ! Alors que si on est insatisfait, on se venge sur Google 😒 

Il est bon de faire connaitre une opinion et d’émettre des critiques tant positives que négatives et de ne pas oublier qu’un restau ce n’est pas seulement la serveuse qui ne vous a pas souris ou qu’un magasin n’est pas seulement le patron qui a refusé de vous faire une ristourne… Nous essayons toujours d’émettre un avis tant positif que négatif sur les sites tels que trip advisor. C’est aussi par ça que passe désormais le bouche à oreille donc quand vous aimez une petite épicerie ou un restaurant, faites le savoir 😉

Inconvénients

Le manque de transparence

Tous les petits producteurs ne jouent pas le jeu de la transparence. Un produit local n’est pas nécessairement de bonne qualité d’une part et n’est pas toujours vraiment local d’autre part ! J’avais vu un reportage sur Capital il me semble où ils expliquaient que certains vendeurs de bord de route dans le Sud Est de la France n’hésitaient pas à acheter pas cher leurs melons ou nectarines provenant d’Espagne pour les revendre en France au prix fort en omettant de préciser que ce n’était pas leur propre production… Donc il faut se méfier des étalages de bord de route comme ceux-là. 

Je préfère me fier au bouche à oreille ou au retour internet quand c’est possible et sinon et bien je passe mon chemin parce qu’il est trop difficile de savoir dans ces cas précis d’où vient réellement le produit. 

Heureusement, ce n’est pas le cas de tous et autour de chez nous, il y a très certainement de très bons producteurs de bons produits, respectueux de l’environnement sans pour autant avoir le label bio. Il serait dommage de s’en priver. Surtout qu’ils ont souvent une plus grande marge sur les prix grâce au circuit court donc ce n’est pas forcément beaucoup plus cher que le supermarché. 

Local ne veut pas dire bio

Contrairement aux produits bio, les produits locaux peuvent utiliser des produits chimiques et pesticides. On fait souvent l’amalgame entre les deux.

3.   Bilan

Je dirais qu’il faut faire ça dans l’ordre. D’abord, on essaye de trouver des produits locaux dont on sait qu’ils sont bien locaux et respectueux de l’environnement et de l’animal. Ne pas avoir de label bio ne signifie pas forcément que le producteur ne fait pas d’effort à cet égard. Ensuite, si on ne trouve pas notre bonheur ou qu’il n’y a pas de producteurs locaux pour certains produits, on envisage de consommer bio.

C’est vrai que c’est toujours compliqué parce que ça nécessite toujours une réflexion en amont de notre consommation. Mais une fois qu’on a trouvé nos producteurs, notre magasin, les habitudes sont en place et on n’a moins besoin de tout vérifier ! 

En résumé, quand vous ne pouvez pas acheter l’aliment parfait qui remplit toutes les bonnes cases, je vous conseille de :

  • Préparer votre liste de course à l’avance pour acheter que ce dont vous avez besoin et éviter le gaspillage. C’est une première manière de consommer durable tout en faisant des économies. 
  • De privilégier des produits à la fois locaux et de saison, et si possible bio pour les aliments que l’on peut trouver en France. 
  • De préférer des produits à la fois équitables et bio pour les aliments venant de loin tel que le café, le thé, les bananes, le chocolat etc. 

Dans la mesure où je suis contre la culpabilisation et les contraintes, je ne vous dirai jamais d’éviter les produits qui viennent de loin, ça ne fera pas de vous des gens moins écolo que de manger de chocolat ou des bananes mais on peut choisir dans ce cas des produits bio et des labels équitable (Fairtade par exemple) 😉

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