Faut-il être riche pour être écolo ?

« De toute façon, l’écologie c’est pour les riches ». On entend souvent que l’écologie coute trop cher alors faut-il être riche pour être écolo ? Qu’en est-il vraiment ?

Le bobo écolo

C’est le grand cliché : le bobo écolo trèèèès riche qui erre dans les épiceries bio. Et dans le même ordre d’idée, on entend souvent que ça coute trop cher de bien manger, « c’est pour les riches » ! Je trouve que c’est réduire l’écologie à une seule approche : les produits bio et leur prix. Or, certaines actions ne nécessitent aucun moyen. Faire le tri sélectif, refuser les tracts, mettre un stop pub, ramasser les déchets qui trainent, préparer sa lunch box… Je pourrais citer encore des dizaines et des dizaines d’éco-gestes qui ne coutent rien. Etre écolo ce n’est pas seulement manger bio, c’est aussi réaliser tous ces éco-geste, c’est repenser sa (sur)consommation, c’est en parler pour semer des graines dans la tête des autres.

Je pense par ailleurs que c’est une fausse excuse. Encore dernièrement, sur Instagram, le débat portait sur les fast food et le fait que ça coutait moins cher d’y aller que de s’acheter des légumes… Pardon ?? En France ? On ose se plaindre du manque de fruits et légumes ? Du manque de variété ? De prix trop élevés ? Je m’agace à chaque fois de ce type de réflexions. Aujourd’hui, avec deux menus Mcdo, on a un panier de fruits et légumes pour la semaine, alors ce n’est clairement pas une excuse valable. Au même titre que ça coutera la même chose de préférer aller manger son burger dans un petit bistro qui le prépare avec des produits frais et locaux que de le manger dans une chaine de restauration rapide. Cet argument ne tient donc pas.

A la question : faut-il être riche pour être écolo ? La réponse est évidemment non ! Au contraire, non seulement on peut agir de plein de manière gratuitement mais en plus, ça permet de faire plein d’économie. La preuve maintenant !

Des économies grâce aux ZD

Le zéro déchet est une porte d’entrée interessante dans sa transition écologique. Quand on limite les déchets, on a des habitudes moins couteuses.

Modifier ses habitudes alimentaires à moindre cout

Le cout excessif d’une alimentation durable est l’argument qui revient le plus souvent. Mais si l’on modifie ses habitudes, il est possible de faire plus attention à sa santé et à l’environnement sans faire exploser son budget. Pour vous en donner la preuve, je vous parle de ma situation personnelle. Malgré mes finances limitées, j’ai pu mettre en place certaines actions. C’est largement perfectible mais c’est déjà très bien ! La preuve une fois encore qu’on n’a pas besoin d’être riche pour être écolo 😉

Ma situation personnelle

Je suis loin d’avoir une situation aisée financièrement. Pendant des années, j’ai enchainé les jobs alimentaires pour pouvoir payer mes études. Puis, j’ai été en arrêt maladie quasiment un an. Et enfin, me voilà au chômage en plein Covid donc trouver un emploi relève du parcours du combattant. Pourtant, ça ne m’a pas empêché de mettre en place de nombreuses actions. Bien sûr, je ne peux pas acheter tous mes produits bio (mais ne vaut-il pas mieux acheter d’abord des produits locaux ? ), je ne peux pas acheter mon poisson en poissonnerie ou ma viande chez le boucher comme je le souhaiterais.

Il reste encore des éléments que j’améliorerai avec le temps et des finances plus importantes. Après, c’est également une question de choix. En réalité, je le pourrai mais cela me couterait effectivement plus cher. Je fais le choix de continuer à acheter ma viande en supermarché pour pouvoir m’offrir des sorties en amoureux, je fais le choix d’acheter moins de poisson pour pouvoir partir occasionnellement en weekend. Ce ne sont pas forcément les bons choix mais ce sont les miens. Parce que j’essaye de faire de mon mieux mais que je ne souhaite pas non plus me priver de tout et culpabiliser sans cesse. 

Je suis profondément convaincue que l’on peut changer de mode de vie, améliorer son impact sur l’environnement par plein de petits actes quotidiens. Il est bien dommage de se cacher derrière sa situation financière ou de culpabiliser parce qu’on fait telles actions mais que l’on ne parvient pas en faire telles autres ! Chaque pas compte ! Nul besoin d’être parfait, on fait avec nos possibilités, avec nos moyens. L’écologie ce sont d’abord et avant tout des compromis. On ne fera jamais parfaitement, mais on peut agir selon nos moyens.

Si vous n’avez pas la possibilité d’acheter bio pour l’instant, ce n’est pas grave ! Vous pouvez agir de plein d’autres manières ! Pas besoin d’être riche pour être écolo!! 😉

Limiter les produits industriels

Il est évident que par certains aspects, cela coute moins cher d’avoir une consommation raisonnée et une démarche ZD. En effet, manger des produits frais, fruits et légumes, et des produits secs en vrac revient bien moins cher que d’acheter des produits industriels. Certes, il faut prendre le temps de cuisiner. Toutefois, avec un petit peu d’organisation, on peut cuisiner en deux heures pour toute la semaine. Ce n’est donc pas forcément chronophage. Notre budget n’a pas changé depuis que nous avons presque entièrement remplacé l’industriel par du fait maison (pain de mie, biscuits, pizza etc.). Nous avons également réduit notre consommation de viande et poisson. On remplace l’industriel et les plats à emporter par du vrac et des bons produits, on peut donc s’y retrouver niveau budget.

Eviter les produits suremballés, c’est généralement éviter les produits ultra transformés qui sont non seulement couteux mais également assez mauvais pour la santé. En manger une fois de temps en temps n’est pas un problème. Néanmoins, si on parvient à les remplacer la plupart du temps pour des produits fait maison, ça nous coutera moins cher.

Produits locaux

J’essaye autant que possible d’acheter des fruits et légumes au marché même si depuis le premier confinement, je fuis un peu les endroits avec du monde. Non pas que je sois particulièrement inquiète par le virus en lui-même, mais les gens m’insupportent 😅 Le manque de civisme, de respect, les faux débats sur le masque, les distances de sécurité tout ça, faisons-en sorte que tout se passe au mieux pour tout le monde quitte à y laisser un peu de nos libertés à chacun non ? Bref.

Mais ça a aussi eu un impact effectivement sur ma consommation, puisque j’ai tendance à aller au supermarché rapidement faire toutes mes courses en une fois pour le mois voire même à faire du drive. On vient de déménager, il nous faut trouver des producteurs locaux, autour de la maison mais pour l’instant c’est un peu compromis ! Là, aussi, il y a beaucoup de boulot. J’en ai conscience, je fais attention à ma consommation mais c’est perfectible. J’achète du bio et vrac pour les produits secs mais mes fruits et légumes en supermarché. Parce que c’est plus simple pour moi pour l’instant. Dès que ce sera possible, retour au marché et chez les petits producteurs du coin et honnêtement il me tarde 😊😍En achetant local, on peut aussi être surpris par les prix. En effet, le fait d’acheter directement aux producteurs, sans passer par un tiers, peut réduire les couts.

On comprend déjà qu’il n’y a vraiment pas besoin d’être riche pour être écolo. On va toutefois pousser plus loin notre analyse 😉

Passer aux produits réutilisables ou lavables

Le zéro déchet, c’est aussi limiter les produits jetables pour privilégier le durable. On remplace par du réutilisable et là encore, c’est une sacrée économie : rasoir, serviette hygiénique, sac, coton démaquillant, essuie-tout… Autant de produits que l’on peut choisir de supprimer ou de remplacer par d’autres alternatives moins polluantes. C’est un investissement parfois au démarrage mais qui revient moins cher sur le long terme. 

Si au lieu d’acheter vos cotons démaquillants, vous vous fabriquez un lot de lingettes lavables (c’est vraiment très simple à faire) avec de vieux draps et un peu de tissu eponge, vous ferez d’énormes économies ! Vous pouvez meme utiliser le bon vieux gant pour vous démaquiller si vous n’avez pas la peau trop sensible. Si on ne sait pas coudre, on peut aussi commander chez de petits artisans ! Le lot ne vous coutera pas un bras non plus et ca vous fera des années !

Repenser ses produits de beauté

Dans ce domaine aussi, la porte d’entrée du zéro déchet est interessante. Pour réduire notre impact, on peut limiter ses produits de beauté. Dès le départ, si on achète moins, cela coute moins cher! Fini les collections de shampoing, gel douche et autres palettes de maquillage. On peut en acheter bien sur mais de manière plus raisonnée. Ca fera du bien à la planète et au porte monnaie 😉

Par ailleurs, on peut passer aux cosmétiques et savons solides. Ils sont plus chers mais dure plus longtemps. Par exemple, nous sommes passées aux pains de savons depuis bientôt deux ans et c’est une belle économie ! Un savon nous fait 6 semaines (nous sommes deux, avec deux enfants occasionnellement à la maison). Avant, les garçons me vidaient le flacon de gel douche en une semaine… Le calcul est vite fait (et je m’agace beaucoup moins du coup!). Idem pour le déo solide qui tient beaucoup plus longtemps. On peut aussi essayer de faire ses propres produits si l’on a un peu de temps. Cela sera encore plus économique vu le faible cout de la manière première pour ces produits-là.

Limiter ses produits d’entretien

Je vous en parle plus précisément dans cet article mais là aussi, vous pourrez faire des économies importantes en limitant vos produits d’entretiens ! Là encore, pas besoin d’être riche pour être écolo, bien au contraire ! Au lieu d’utiliser un produit par tache ou pièce, on fait avec un seul. Certains font presque tout avec du vinaigre blanc et du savon de Marseille. Pour ma part, je ne suis pas convaincue, j’utilise encore pour certaines taches tenaces un spray multi usage mais je n’en ai qu’un. Pas besoin de 50000 bidons cracra.

Acheter d’occasion

Je trouve également que cet argument du « mais il faut être riche pour être écolo » est assez amusant quand on sait qu’un des principe de base de l’écologie est de privilégier l’occasion ! Ca coute quand même moins cher la seconde main non ? Je n’achète que peu de produits neufs. La plupart de mes vêtements viennent de chez Vinted, nos meubles également sont d’occasion, même mon matériel pour le loisir créatif, j’essaye le plus possible d’utiliser Vinted ou Le Bon coin. Pour les appareils numériques, nous utilisons beaucoup Back Market. Le tout nous permet de faire de sacrées économies. Il m’arrive d’acheter du neuf mais c’est tellement économique la seconde main que je préfère éviter. Finalement, ça rend autant service à mon porte monnaie qu’à la planète 😁

Pour donner un exemple, j’aime beaucoup les produits Apple. Mais clairement, je trouve qu’ils abusent sur les prix même si effectivement sur les Mac notamment, la performance est là. Moi qui travaille beaucoup sur ordi, j’ai besoin d’une machine performante. Mon dernier MacBook pro m’a couté 550 euros, sachant que je leur ai revendu mon PC pour 170 euros, le Mac n’est donc revenu à 380 euros… Idem pour mon dernier IPhone. J’ai pris un IPhone 6S (parce que je n’ai clairement pas besoin de l’IPhone 18XXL) pour la modique somme de 180 euros auquel j’enlève les 60 euros de revente de mon ancien IPhone. En l’occurrence, le reconditionné et l’occasion sont meilleurs pour la planète et bien meilleurs pour mon portefeuille ! 

Changer son mode de transport

Un autre point sur lequel on peut travailler et qui peut être source d’une belle économie : les transports. Pour ma part, je n’ai jamais été véhiculée (bien que j’ai le permis), et me sert de mes pieds et de mon vélo ! 0 euros en frais de transport quotidien. Jusqu’à faire 10 km aller-retour à pied pour aller à un rendez-vous ou faire des courses. J’allais au travail à pied, à l’université à pied, faire les emplettes à pieds et les rares fois où j’en avais besoin, l’utilisation du bus était parfaite.

Mes trajets quotidiens sont donc très écologiques et surtout ne me coutent absolument rien ! Maintenant que nous avons déménagé, la question s’est posée. J’achète une voiture ou pas ? Mais je ne le souhaite pas. J’ai demandé un vélo au Père Noel et je vais continuer à faire mes déplacements en mode 0 pollution. C’est de plus une activité physique qui me fait beaucoup de bien. Pour l’instant, c’est faisable puisque je prévois de me lancer à mon compte d’ici quelques semaines et de travailler chez moi. Il est certain que je pourrai être coincée si je deviens à nouveau salariée parce que la campagne c’est génial mais pas dit que je trouve un emploi salarié dans un rayon de 10km !! 

Je comprends parfaitement que tout le monde ne soit pas en mesure de le faire mais combien choississe la voiture par facilité ? Combien travaille à moins de 5 km de chez eux mais préfère sortir la voiture que le vélo ? Pourtant, on prenant le vélo, ils pourraient largement se payer des légumes bio 😉 Tout est question de choix…

Conclusion

Je pourrais trouver encore 50000 actions du quotidien que l’on peut mettre en place sans que ca ne coute plus cher et je pourrais aussi parler de toutes ces fois où j’ai fais le choix d’acheter du neuf ou pire de commander sur Amazon. Je fais de mon mieux, mais je refuse de culpabiliser quand j’offre des outils neufs à Monsieur ou que je m’achète du matos de peinture sur un site en ligne. On en est arrivé à un stade où on se cache derrière tout un tas d’argument pour ne pas agir, ou l’on critique sans cesse l’imperfection des autres pour ne pas se remettre en question. C’est bien dommage. On peut agir même par de petites actions, même avec peu de moyens, nul besoin de tout boycotter, d’essayer d’être parfait ou de s’interdire de vivre ! 

Donc non, je pense que l’écologie n’est pas qu’un problème de riches !! Nul besoin d’être riche pour être écolo 😉

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