Faut-il être zéro déchet pour être écolo ?

L’écologie est toujours liée au zéro déchet car c’est par ce moyen que l’on améliore le plus notre impact sur l’environnement. En effet, à ce jour, l’une des plus grandes problématiques environnementales concerne la gestion des déchets. La question devrait donc plutôt être : faut-il être parfaitement zéro déchet pour être écolo ? 

1.    Qu’est-ce que le zéro déchet ?

Le zéro déchet est un mode de vie qui consiste à réduire notre production de déchets. C’est un idéal vers lequel on tend. Etre complètement zéro déchet est impossible ou alors très complexe. Il ne suffit pas seulement d’intégrer le recyclage, le tri de ses déchets mais de repenser sa consommation pour éviter les déchets à la source. 

Cette démarche permet en outre de faire des économies et de consommer des produits meilleurs pour notre santé. Réduire nos déchets n’a donc pas seulement un effet positif sur l’environnement mais aussi d’une manière plus générale sur nos vies. Cela peut mener à une vie plus saine et plus simple.

Je ne reviendrai pas sur les chiffres ou toutes ces images vues et revues de poissons empêtrés dans des filets, d’oiseaux se nourrissant de plastique ou de tortues avec des pailles dans le nez. On les a tous vus. On sait tous qu’on doit être plus vigilant avec nos déchets. Certains préfèrent nier l’évidence mais si vous lisez cet article c’est que vous êtes déjà sensibilisé, vous vous sentez déjà concerné. Bien sûr que nos déchets polluent la planète et les océans, tuent des populations animales entières. En plus, ça enlaidit tout. On est fan de rando avec Monsieur alors quand on part en balade paisible dans les Pyrénées et qu’on voit les traces du passage humain, ça nous fait bondir. On enlaidit, on bousille et on s’en lave les mains. 

réduire ses déchets pour préserver l'environnement

Pour autant, vous qui vous préoccupez de l’état de notre monde, vous ne pouvez en porter tout le poids sur vos épaules. L’écologie, ce n’est pas non plus être parfaitement zéro déchet, et culpabiliser au moindre déchet. 

Comment dans ce cas trouver un juste milieu ? Réduire ses déchets sans pour autant alourdir sa charge mentale ? 

2.    Comment réduire nos déchets ?

Être écolo, c’est réduire son impact sur l’environnement, réduire les traces de son passage donc ça passe nécessairement par une réduction de nos déchets. Par quoi commencer ? 

Analyser nos poubelles 

Lorsque l’on veut débuter sa transition écologique, il peut être intéressant d’analyser ses poubelles afin de savoir quelles sont nos sources de déchets et d’essayer de les réduire. Alors, on se retrousse les manches et on vide la petite poubelle de la salle de bain, la corbeille du bureau, la poubelle du jardin et on observe 😉 Ça permet de se rendre compte de l’origine de ses déchets et de mettre en place des actions adaptées.

Certains déchets ne pourront pas être supprimés et ce n’est pas grave ! Personnellement, je n’essaye pas d’en arriver au bocal de déchet pour l’année, juste de réduire au maximum. Je souhaite aller vers une vie plus simple et écologique, certes, mais pas que ça devienne une contrainte culpabilisante ! 

Là, la corbeille de la salle de bain est pleine de mouchoirs, j’ai du mal avec les mouchoirs en tissu et je doute de convertir le reste de la famille mais je vais essayer cette année de m’y mettre, au moins moi !

Il y a également des emballages plastiques de produits frais. Même si on a fortement diminué nos achats en supermarché et de produits industriels, on y prend encore les yaourts, fromages et autres produits frais. On réduit, on réduit, l’idéal étant de trouver des petits producteurs autour de la maison mais on n’a pas encore pris le temps de partir explorer le coin 😅

Analyser notre comportement à l’extérieur de la maison

Une grosse source de déchets sont ceux en dehors de chez soi :

  • Les déchets des vacances
  • Les plats à emporter
  • La bouteille d’eau pendant une sortie
  • Le repas du midi au boulot

La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont évitables avec un minimum d’effort et d’organisation. Cela va nécessiter de :

  • Préparer sa lunch box la veille avec la gourde, le repas fait maison dans sa boite ;
  • De penser à préparer le pique-nique pour le départ en vacances ; 
  • Préférer manger au restau qu’à emporter. Bon, on est d’accord que cela n’est pas valable actuellement ! En achetant à emporter, on soutient les restaus. Mais j’avoue que ça ne fait pas parti de mes pratiques du coup j’ai un peu de mal à prendre à emporter même en ce moment 😕
  • Anticiper les gouters des enfants.

Ce sont des axes de réflexions pour réduire vos déchets, nul besoin d’être sur tous les fronts ! Un pas à la fois. Je trouve que la méthode du batch cooking permet de réduire énormément ce type de déchet. En prévoyant tous les repas et les gouters à l’avance, on est moins tenté d’acheter du tout fait sur-emballé 😉

Les 5R

Il s’agit là de la règle d’or du zéro déchet popularisée par Bea Johnson, une des précurseurs en matière de ZD.

Refuser

Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. Pour cela, commençons par refuser :

  • Prospectus
  • Goodies
  • Échantillons
  • Pub
  • Tickets de caisse 

On peut mettre un stop pub sur la boite aux lettres (on évite ainsi 30 kg de tracts publicitaires déjà !!) et apprendre à dire « Non merci » 😉

On pense également à avoir toujours un sac sur soi et on n’hésite pas à refuser le sac en papier proposer dans les magasins, pharmacies, boulangeries. 

Réduire 

Il nous faut réduire notre consommation. On peut être attentif :

  • Au gaspillage alimentaire
  • Aux emballages jetables
  • A notre consommation d’énergie
  • A acheter moins
  • A prendre soin de nos affaires

Cela peut passer par :

  • L’achat en vrac, de produits locaux
  • Anticiper ses menus
  • Réparer nos produits
  • Le tric, le don, le partage d’affaire dont on n’a plus utilité ou besoin

Réutiliser

Les produits que nous consommons et que nous ne pouvons ni refuser ni réduire peuvent avoir une seconde vie. On peut réutiliser les draps ou vêtements en coton pour nos cousettes ZD par exemple (sacs à vrac, lingettes, charlotte). Ou encore garder les contenants en verre pour notre vrac. 

Les colis bien sûr peuvent être conservés pour vos futurs envois.

Recycler 

Lorsque nous ne pouvons ni refuser, ni réduire, ni réutiliser alors on recycle. On part du principe dans ce modèle que recycler est le « moins pire » mais que ce n’est pas pour autant l’idéal. Il est cependant déjà très bien de faire son tri sélectif pour le verre, le carton, les métaux, les bouchons, les piles etc. 

recycler ses déchets

Composter (« Rendre à la terre »)

Les déchets organiques seront compostés dans la mesure du possible (aliments, bois, feuilles, herbe, carton non souillé…).

composter pour réduire ses déchets

3.    Faut-il viser le bocal de déchet à l’année ? 

On peut. Ça peut être un super challenge à se lancer pour améliorer son impact sur l’environnement. 

Mais on peut aussi être réaliste quant à ses besoins et possibilités. Lorsqu’on vit en appartement, il peut être difficile d’avoir son compost et d’éviter les déchets alimentaires. Lorsqu’on est jeune maman, il peut être compliqué et éreintant de passer aux couches lavables. Et nous n’avons pas tous les moyens d’acheter une yaourtière, une sorbetière ou toutes ces machines destinées à nous éviter des déchets. Certains pourront atteindre ce bocal plus facilement que d’autres et ce n’est pas grave. Ne vous jugez pas trop sévèrement si vous n’y parvenez pas.

Par ailleurs, certains considèrent que chaque achat est un déchet potentiel : la machine à pain, le réfrigérateur, l’aspirateur… Personnellement, je n’ai pas l’intention de cracher sur la modernité et tout ce qu’elle nous apporte pour nous faciliter la vie. Je ne me débarrasserai ni de mon lave linge ni de mon vaisselle 😉 Mais liBre à chacun de pousser la démarche où il le souhaite.

On fait ce qu’on peut là où on le peut. La démarche est déjà en elle-même admirable. Si on culpabilise dès qu’on achète un paquet de gâteau à nos enfants ou qu’on prend des sushis à emporter, on perd tous les bénéfices de l’écologie. Parce que l’écologie, c’est avant toute chose un retour vers un mode de vie plus sain, simple et serein, plus en harmonie avec notre environnement. Alors non, ne vous épuisez pas à la tâche, ne vous dégoutez pas de cette transition, réduisez, refusez, réutilisez, recyclez, sans pression ! 

On peut aussi y aller par étape. D’abord, on essaye de réduire à un sac poubelle par semaine, puis à un dans les quinze jours. Et si on tentait également de réduire le bac jaune ? 

4.    Etre zéro déchet ou zéro plastique ? 

Je trouve qu’il y a là encore un amalgame entre zéro déchet et zéro plastique. Il est vrai que parmi les produits réutilisables et lavable existants, nombreux sont en plastique (ou en silicone). C’est un matériau très pratique à ce titre. Je pense notamment à tous les produits en silicone comme les moules ou les tapis de cuisson en cuisine ou encore à la vaisselle en plastique lavable pour les pique-niques ou bien nos boites en plastique (le fameux tuptup). 

Mais dès qu’on en parle (silicone, boite en plastique), les réactions sont assez surprenantes : « mais tu utilises des boites en plastiques ? », « le silicone ce n’est pas terrible ! ». 

La durabilité du plastique

La plus grande problématique avec ce matériau est sa durabilité. En effet, une fois arrivé en fin de vie, que faire de notre objet en plastique ? La matière n’est pas toujours recyclable. Et il faut chercher bien longtemps pour savoir quoi faire de ces vieux objets. Par exemple, je suis toujours à la recherche d’entreprise récupérant les vieilles boites de conservation en plastique mais ça ne semble pas encore exister !  

Il est préférable de choisir directement des matériaux durables tels que le verre ou le métal. Pour autant, entre un objet en plastique réutilisable qui vous durera 20 ans et des produits jetables, on est quand même sur du mieux.

Du plastique réutilisable toujours préférable au jetable

Le zéro déchet, ce n’est pas arrêter de consommer du plastique, c’est arrêter de le jeter ! Évidemment qu’il faudrait dans un monde idéal ne choisir que des matériaux durables tels que le verre ou le métal. Il nous faudrait toujours penser à la fin de vie de l’objet. Que vais-je en faire lorsqu’il sera abimé ? Est-ce recyclable ? Transformable ? Pourrais-je lui donner une seconde vie ?

Mais parfois, certaines contraintes nous poussent à choisir des objets en plastique. Je reçois parfois des remarques sur instagram parce que j’utilise des boites de conservation en plastique ou des assiettes en plastique lavable, je trouve cela regrettable.  Parce que je suis écolo, je devrais jeter mes boites en plastique ? Je les ai depuis des années, elles ont toujours en bon état. Ne serait-ce pas aller à l’encontre des principe ZD que de les jeter ? Et pour les pique-nique, je dois transporter de la vaisselle en verre ? C’est moins pratique et je suis du genre maladroite alors le plastique finalement est plus durable pour moi 😉

Jeter ses objets en plastique pour acheter des produits ZD

Je ne prétends pas que le plastique c’est fantastique ! Pas du tout ! Mais il peut être pratique et plus judicieux en fonction des situations. Ne jugeons pas les choix des autres, et soyons cohérent. Si vous démarrez votre démarche, vous risquez d’être tenté par toutes ces injonctions, d’acheter de nombreux produits prétendument plus écolo et ZD. Certes, ils le sont, mais si vous jetez ce que vous avez déjà, ça va à l’encontre de ce mode de vie. On réutilise, on recycle, on limite ses achats. Et si effectivement, on a des besoins et qu’on en a les moyens, on privilégie les matériaux durables plutôt que le plastique dans la mesure du possible.

On fait ce qu’on peut mais il n’est pas question de se surcharger mentalement. On tente de réduire nos déchets et on utilise pour ce faire des produits réutilisables potentiellement en plastique. Je trouve cela toujours mieux que du jetable ! Si la durée de vie de l’objet est de plusieurs dizaines d’années, c’est toujours plus intéressant que le gobelet en plastique qui va être jeté sitôt après usage. 

Utilisation du silicone en cuisine

Pour ma part, j’utilise beaucoup de moules et autres objets en silicone dans ma cuisine (ustensile, moule, tapis de cuisson). C’est zéro-déchet puisque je n’utilise plus de papier cuisson et ne jette rien lors de mes sessions cuisine. Mais c’est aussi et surtout un gain de temps considérable. Ça contribue à réduire le temps de mes batch cooking à moins de deux heures parce que je n’ai pas besoin de graisser, fariner, nettoyer, recommencer. J’ai 4 tapis de cuisson en silicone par exemple qui me permettent d’enchainer les fournées de biscuits sans temps mort. Ça pose question peut-être à certains dans leur démarche de transition écologique mais pas à moi :

  • Je gagne du temps
  • Je ne fais pas de déchet
  • Je les ai depuis de nombreuses années sans qu’il ne bouge
  • C’est finalement économique. 

5 – Analyser l’impact environnemental de nos achats

Alors, je ne vous invite pas à le faire pour tous vos achats mais je vous donne juste un exemple pour que vous compreniez où je veux en venir.

Si vous aller chez H&m acheter un nouveau t shirt, vous refusez le sac proposé par la vendeuse, vous glissez votre vetement directement dans votre tot bag. Voilà un achat sans plastique, sans déchet, sans emballage.

En revanche, si vous achetez un vêtement via Vinted, il vous sera envoyer dans un carton au mieux, dans un sac poubelle en plastique au pire (oui oui c’est du vécu 😅). Vous aurez un déchet dans ce second cas, pourtant il est bien moins impactant sur l’environnement.

Conclusion

Non, il ne faut pas être parfaitement zéro déchet pour être écolo ! En réalité, il ne faut être parfait en rien pour être écolo, je ne cesserai de le répéter ! On ne peut pas réduire une transition écologique à cet aspect même s’il est essentiel de réduire notre impact sur l’environnement.

En revanche, le zéro déchet est un super point de départ parce qu’en analysant nos déchets, on comprend notre consommation et les points sur lesquels on peut évoluer. Tendre vers le zéro déchet est tellement motivant, voir ses poubelles diminuer, sentir qu’on s’améliore, qu’on progresse. Mais si on vient à culpabiliser pour chaque déchet alors ca devient une contrainte qui risque à terme de vous décourager. Pensez bien que vous devrez faire des compromis, ca fait partie du processus.

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